Communiqués de presse, News28 juin 20237 Minutes

Soutien à la rapporteuse spéciale de l’ONU sur les violences faites aux femmes et aux filles

Nous avons appelé à rejoindre le soutien à  Reem Alsalem, la rapporteuse spéciale de l’ONU pour les violences faites aux femmes et aux filles. Le CECIF et le CIF ont signé la lettre de soutien. Ci-joint la lettre avec plus de 800 associations et  plus de 2000 signatures individuelles. N’hésitez pas à partager sur votre site internet.

Laissez la Rapporteuse Spéciale des Nations Unies sur la Violence à l’Égard des Femmes et des Filles Remplir son Mandat

Nous, soussigné.e.s, representants et représentantes d’organisations féministes, de femmes et de défense des droits humains des quatre coins du monde, du Sud et du Nord, sommes consterné.e.s par les attaques contre Reem Alsalem, la Rapporteuse Spéciale des Nations Unies sur la violence l’égard des femmes et des filles, dont la dernière en date est une lettre ouverte de l’association AWID.

Selon la résolution 1994/45 du Conseil des Droits de l’Homme des Nations Unies, le mandat de la rapporteuse spéciale sur la violence à l’égard des femmes et des filles consiste à rechercher et à recevoir des informations sur la violence à l’égard des femmes et des filles, ses causes et ses conséquences, et à réagir efficacement à ces informations. Elle estégalement chargée de travailler en étroite collaboration avec toutes les procédures spéciales et autres mécanismes de défense des droits de l’Homme du Conseil des droits de l’Homme, ainsi qu’avec les organes de traités, afin qu’ils intègrent systématiquement les droits fondamentaux des femmes et une perspective de genre dans leur travail.

Nous sommes reconnaissant.e.s à Mme Alsalem d’avoir rempli son mandat et d’avoir adopté une approche globale et universelle de l’élimination de la violence à l’égard des femmes et des filles, de ses causes et de ses conséquences, y compris les causes de la violence à l’égard des femmes dans les sphères civiles, culturelles, économiques, politiques et sociales.

Cependant, bien que la rapporteuse spéciale fasse exactement ce qui relève de son mandat, elle a été attaquée, intimidée et même menacée de congédiement parce qu’elle s’est exprimée sur l’impact des lois autorisant l’auto-déclaration de l’identité du genre sur la sécurité, la dignité et les droits des femmes et des jeunes filles. Mme Alsalem a appelé à la protection et à la sauvegarde des droits fondamentaux des femmes à ne pas subir des discriminations fondées sur le sexe, et au respect les obligations de mesures positives telles que les espaces et les services non mixtes, y compris les refuges pour femmes, les groupes de soutien et les services pour les femmes et les filles victimes de violence, ainsi que la sécurité et la dignité des femmes dans les prisons et les établissements de soins de santé. Nous assistons actuellement à une rhétorique violente et à un dénigrement actif des féministes qui s’inquiètent de l’impact de l’autodéclaration de l’identité de genre, et de l’érosion du sexe et des protections et obligations de l’État qui y sont associées, en raison de son amalgame avec le genre et l’identité de genre. Nous assistons également à la dé-platformisation généralisée des femmes universitaires, journalistes et personnalités publiques qui cherchent à élargir les débats sur l’identité de genre pour y inclure des considérations sur les femmes et les filles en tant que groupe ayant pour caractéristique commune l’appartenance au sexe féminin.

Nous rappelons que le préambule de la Convention sur l’Élimination de toutes les Formes de Discrimination à l’Égard des Femmes stipule que « le rôle de la femme dans la procréation ne doit pas être une cause de discrimination ». Néanmoins, la discrimination fondée sur le sexe à l’encontre des femmes se poursuit et viole les principes d’égalité des droits et de respect de la dignité humaine.

Nombre d’entre nous, signataires de cette lettre, ont communiqué avec Reem Alsalem pour lui faire part de leurs préoccupations concernant l’escalade de l’intimidation, des menaces et des communications malveillantes à l’encontre des femmes et des jeunes filles qui expriment expriment leurs opinions et leurs croyances concernant leurs besoins et leurs droits sur la base du sexe et/ou de l’orientation sexuelle.

Mme Alsalem est actuellement soumise aux mêmes pratiques que celles qu’elle avait denoncé et contre lesquelles elle souhaitait que les femmes soient protégées. Dans son communiqué du 22 mai 2023, Reem Alsalem a dénoncé « l’escalade de l’intimidation et des menaces à l’encontre des femmes et des filles pour avoir exprimé leurs opinions et leurs croyances concernant leurs besoins et leurs droits fondés sur leur sexe et/ou leur orientation sexuelle ». Ce faisant, Mme Alsalem a fait exactement ce que le Conseil des droits de l’Homme des Nations Unies a chargé la rapporteuse spéciale sur la violence contre les femmes et les filles de faire : transmettre aux États des appels et des communications urgents concernant des cas présumés de violence à l’encontre de femmes et de filles.

Une attaque contre Reem Alsalem est une attaque contre nous, et est une tentative de nousréduire au silence en la réduisant au silence. Rappelant la résolution 1994/45 du CDH, nous demandons instamment aux Nations Unies de protéger Reem Alsalem et de lui fournir toutes les facilités possibles pour poursuivreson mandat de recherche, de réception et de communication d’informations sur la violence et l’intimidation à l’encontre des femmes et des filles, leurs causes et leurs conséquences.

Rappelant les obligations de tous les acteurs de l’ONU énoncées dans l’initiative du Secrétaire général de l’ONU « Human Rights Up Front » et applicables à tous les organes de l’ONU indépendamment de leurs mandats individuels, nous demandons instamment à l’ONU de rester vigilante dans l’identification des risques émergents et de s’assurer que les actions de tous les acteurs de l’ONU sont guidées par une utilisation plus efficace des informations disponibles auprès des mécanismes des droits humains de l’ONU, dont le mandat du Rapporteur Spécial sur la violence envers les femmes et les filles est essentiel.