Résolution votée à l’AG du Conseil international des Femmes à Avignon, mai 2022

Réitérant la Résolution du CIF CORRUPTION adoptée lors de l’Assemblée Générale du CIF 2015 à Izmir,

Gardant à l’esprit la Convention des Nations Unies contre la Corruption (CNUCC) adoptée par la résolution 58/4 de l’AG en 2003 et en vigueur depuis décembre 2005,

Rappelant la nécessité d’une éducation préventive anti-corruption efficace et adaptée au contexte,

Reconnaissant que la corruption constitue un obstacle sérieux pour les ODD et une menace pour la réalisation de l’Agenda 2030 se référant au Développement Durable,

Conscient que la corruption touche les femmes de manière disproportionnée,

Conscient que l’égalité des sexes est une condition préalable au Développement Durable et que les femmes sont affectées différemment par la corruption que les hommes, et qu’il est egalement nécessaire de prendre en compte les perspectives spécifiques des femmes et des hommes,

Notant avec préoccupation que la corruption empêche les femmes de faire partie des postes de prise de décisions publiques et privés,

Soulignant que la corruption exacerbe les inégalités entre les sexes et empêche les femmes d’accéder à leurs droits sociaux et économiques, et réduit les ressources publiques dont elles disposent,

Réalisant que la corruption désavantage les femmes lorsqu’elles cherchent à accéder à des opportunités économiques,

Conscient que le COVID-19 a exposé les risques majeurs que la corruption crée dans le secteur de la santé, de l’environnement, de la traite des personnes et du trafic de migrants et de la violation des droits humains fondamentaux,

Soulignant que la corruption constitue une menace importante pour la santé publique dans le monde,

Déclarant que la corruption compromet les réponses justes, efficaces et équitables à la crise et la capacité des États à répondre aux situations d’urgence telles qu’une double crise sanitaire et économique,

Conscient du lien entre la corruption et la criminalité environnementale,

Gravement préoccupé par le fait qu’en temps de crise, d’instabilité et de fermeture de frontières, la corruption, en tant que facilitateur du trafic illicite de migrants, représente un grand danger pour les peuples disparates,

Conscient de l’interaction entre le crime organisé et la corruption, en particulier la corruption trans-frontalière afin d’améliorer les efforts de lutte contre la corruption (UNTOC et UNCAC),

Gardant à l’esprit le rôle important de la Société Civile, des ONG et des organisations communautaires à la base, dans la prévention de la corruption et dans le renforcement des capacités à l’appui de la prévention de la corruption,

LE CONSEIL INTERNATIONAL DES FEMMES APPELLE SES CONSEILS NATIONAUX à:

  • Exhorter leurs gouvernements respectifs à soutenir, signer et ratifier la CNUCC si ce n’est déjà fait;
  • Rappeler aux gouvernements l’article 13 de la Convention qui encourage les É tats parties à promouvoir la participation active de la Société Civile dans la prévention et la lutte contre la corruption;
  • Exhorter leurs gouvernements respectifs à inclure les ONG (Société Civile) dans la CNUCC à toutes les étapes du processus d’examen à sa mise en œuvre (Résolution 4/6 de la Déclaration de Marrakech);
  • Reconnaître la demande que les ONG doivent être incluses dans le suivi de l’UNGASS après des années d’exclusion de la participation aux négociations;
  • Suivre de manière critique les opportunités et les avantages du numérique ainsi que les risques et les limites de la technologie dans la prévention de la corruption;
  • Demander aux gouvernements d’intégrer les considérations de genre et de collecter des données ventilées sur les formes de corruption sexospécifiques et leur impact sur les femmes;
  • Condamner strictement les formes de corruption sexistes telles que la sextorsion, les faveurs et avantages sexuels en tant que forme de pot-de-vin;
  • Rechercher la coopération avec la CEDAW afin de formuler des politiques anti-corruption inclusives et sensibles au genre;
  • Veiller à ce que les mécanismes de dénonciation et de signalement soient sensibles au genre et que les femmes puissent signaler en toute sécurité les cas de corruption et exiger des comptes;
  • Assurer un équilibre entre les sexes dans les mécanismes d’examen et les groupes d’experts traitant de la corruption;
  • Rappeler aux gouvernements les obligations contenues dans le document final de l’UNGASS 2021 et la résolution A/RES/S-32/Add.1 adoptés par l’UNGASS le 2 juin 2021 « Notre engagement commun à relever efficacement les défis et à mettre en œuvre des mesures pour prévenir et combattre la corruption et renforcer la coopération internationale »,la Déclaration de Kyoto 2021, la Déclaration de Marrakech sur la Prévention de la Corruption 2011, la Déclaration Commerciale de Bali 2008, la Déclaration d’Abou Dhabi 2019, le Document final du Forum de l’ONUDC sur l’Egalité des Sexes 2021 (Aspects liés au genre dans la lutte contre la corruption), les Lignes directrices de l’ONUDC “Elevez la voix pour la Santé!”, les Lignes directrices pour permettre la protection des dénonciateurs dans le Secteur de la Santé » 2021, le Rapport de l’ONUDC « Le Moment est venu. Aborder les Dimensions de Genre de la Corruption » 2020.